Mémoire Economie : La stabilité de l’équilibre économique dans la pensée
[sociallocker]La thèse de notre étude consistera ainsi à soutenir que la nature des anticipations des agents et la manière dont elles se répercutent sur l’économie déterminent le caractère local ou global de l’instabilité économique chez Fisher c’est-à-dire la gravité et la durée des crises.
Pour démontrer ce résultat, nous procéderons en quatre étapes. Dans une première section, nous présenterons de manière générale l’épistémologie de Fisher et de quelle façon il se représente l’équilibre et les fluctuations économiques autour de celui-ci. Il apparaîtra alors que, de son point de vue, l’équilibre est une fiction seulement valable logiquement en statique ce qui revient à inscrire l’étude de l’activité économique dans le cadre du déséquilibre. Dans les seconde et troisième sections, nous exposerons tour à tour sa conception de la stabilité de l’équilibre économique en 1911, puis en 1933. Cette opposition confirmera la thèse d’Assous selon laquelle l’analyse dynamique chez Fisher est d’abord marquée par une instabilité locale tout à fait originale (l’équilibre économique est stable sans convergence) puis par une instabilité globale qui le mène à plaider en faveur de politiques interventionnistes de l’État et de la Banque Centrale pour relancer l’économie. Enfin, dans la quatrième et dernière section, nous traiterons la question de la formation des anticipations chez Fisher. Nous opposerons alors sa théorie de l’inégalité des prévisions au modèle de choix inter temporels qui lui permet de déconnecter les décisions d’épargne des décisions d’endettement et explique le passage d’une dimension locale à une globale de l’instabilité. Dans notre interprétation, l’illusion monétaire n’est plus la seule responsable de l’instabilité des fluctuations, et nous ferons apparaître que c’est précisément parce qu’il n’existe aucun mécanisme marchand garantissant a priori l’identité entre somme des intérêts particuliers privés des firmes et leur intérêt collectif que les crises économiques peuvent devenir systémiques. Cette absence de corrélation nous amènera à pointer les contradictions de la logique et de la structure du système capitaliste, car ce sont elles in fine qui sont mises en cause dans l’analyse de Fisher.